
Basic aujourd’hui, punk et anarchiste hier, le very-must-have de toutes les penderies a traversé les cultures sans prendre un pli. Puisant dans ses racines bad, il aime délicatement cradiser un look-pop lorsqu’il se troue, se déchire, se délave. Au plus près de son ancêtre subversif, le bluejean des cowboys, des miniers et des ouvriers. Un caméléon tout aussi indispensable à la working girl sexy-élégante, sur ses talons de 12. So basic…
UNE TOILE DE LIN TRÈS FONCTIONNELLE
Inventé à Gênes en Italie, le
« jeans » est une déformation américaine de « Gênes ». Cette toile de
coton et de lin teinte en bleu indigo (moins salissant) traverse
l’Atlantique au milieu du 19ème siècle lorsque deux tailleurs américains
du Nevada le renforcent avec des rivets de cuivre et le commercialisent
à grande échelle. Levi Strauss et Jacob Davis font fortune. Bûcherons,
miniers, cowboys s’arrachent leurs tenues de travail increvables,
protégées par un brevet dès 1873.
LES BAD BOYS DES FIFTIES
Dans les Fifties, les néo-bad boys, banane luisante de gel sur la tête et rock’n roll révolutionnaire dans les juke-box, s’entichent de ce pantalon si peu politiquement correct. Le blue jean se rapproche des cuisses et sort de son rôle purement fonctionnel pour devenir accessoire de mode. James Dean en fait un mythe, moulé dans son denim et sa fureur de vivre, jamais le «pant» des cowboys n’avait été aussi sexy.
En Europe, l’American Way of Life fascine ;
sa nourriture rapide, ses chewing gums, ses films à gros budget… et son
blue jean. En France, les sulfureux « blousons noirs » s’en emparent et
le jean devient interdit dans nombre de collèges et de lycées.
Anti-conformiste encore au tournant des années 1980, le slim devient l’un des symboles identifiants forts de milieux rock variés ; metal, hard, gothic, punk. Skinny à l’extrême.
DU SLIM PUNK AU BASIC POP
Au début des années 00, le slim entame sa lente extirpation du cercle fermé des rockeux contestataires pour conquérir les fashionistas, jusqu’à devenir le basic pop qu’on connaît (merci Kate Moss) conservant dans son ADN son passé contestataire.
Le slim noir, l’uniforme-signature de la top anglais Kate Moss
Des groupes néo-punk émergent, à
l’image des White Stripes de Detroit qui sortent en 2002 « White Blood
Cells ». L’esthétique crado-filliforme revient à l’ordre du jour tandis
que l’électro jusque là happy se teinte de riffs de gratte disto. So
bad.
En Suède, Örjan Andersson et Adam
Friberg créent «Cheap Monday» et commercialisent les premiers pop-slims
en 2004. 5’000 pièces vendues, 200’000 deux ans plus tard. Le slim se
revendique volontiers anarchiste, sous les traits d’une tête de mort
chez Cheap Monday et d’icônes punk chez April 77 (Franz Ferdinand, Iggy
Pop).
La bulle dark-fashion explose lorsque
les géants du jeans s’emparent de la coupe slim. Diesel, Levi’s. Puis
les méga-géants de la confection internationale, H&M en tête. Le
slim à moins de 20€ devient un must-have.
So incontournable, il fait des petits
et se décline en jegging, skinny, combinaison… Il fait des infidélités
au sacro-saint jean denim et ose des matières techniques, audacieuses,
irisées, imprimées… et gagne en confort.
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